Voil à un hôtel à vous faire décoller la rétine. J’ai consulté le blog Les plus beaux hôtels du monde, et j’ai décidé de suivre leux conseils de voyage. Je me suis fais plaisir, et je vous donnerais mon ressenti une fois sur place! En attendant, suivez le lien pour découvrir une collection impressionantes de magnifiques hôtels.
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Quand la SNCF fait grève
Une porte-parole de la SNCF a annoncé aujourd’hui que la grève dans l’entreprise coûtait entre 15 et 20 millions d’euros par jour. Les cheminots contestent la loi travail et cherchent à peser sur les négociations sur l’organisation de leur temps de travail. Vingt millions d’euros, c’est le manque à gagner considérable provoqué par les grèves à la SNCF. Les cheminots ont entamé ce lundi une sixième journée de grève consécutive, alors que les syndicats avaient déposé un préavis de grève illimitée et que la direction de la SNCF et les syndicats de cheminots ont entamé lundi leur ultime séance de discussions sur l’organisation du temps de travail. Ces grèves visent également à protester contre la loi travail, la CGT et SUD-Rail revendiquant le retrait pur et simple du texte. En comptant le fret, ce chiffre dépasse les 20 millions d’euros. Cette estimation inclut « le manque à gagner des billets non vendus, les remboursements et les substitutions » de trains par des autocars. Il s’agit de la treizième journée de grève depuis début mars et le trafic devait rester très perturbé, notamment sur les Intercités (un sur trois prévu) et les Transiliens (un sur deux), ces derniers étant touchés aussi par les crues. Côté TGV et TER, six trains sur dix devaient circuler en moyenne.
Les fermes bleues
Le poisson d’élevage n’a pas toujours une bonne image, certains excès ayant marqué les esprits. La filière offre pourtant un moyen de nourrir la planète tout en préservant les ressources et le milieu naturel. Frais, séché, fumé, mariné, en conserve ou sous forme de plats cuisinés, le poisson est consommé par les Français à raison de 34 kilos par an. Notre pays a une tradition millénaire de pisciculture d’étang qui fournit carpes, gardons et brochets. Grâce à l’aquaculture marine, depuis une quarantaine d’années ces derniers ont été rejoints sur les étals par le saumon, le bar, la dorade royale et le turbot. Depuis 2014, nous mangeons plus de poisson “cultivé” que de poisson sauvage. Mais le développement de cette activité est limité par les sites disponibles. Ils sont rares, et la concurrence avec d’autres activités littorales, notamment le tourisme, est rude. Cela explique sans doute que, bien qu’experts en matière de production d’alevins, nous élevions encore peu de poissons de taille commerciale. Nous vendons des juvéniles de dorade (Sparus aurata) en Grèce, en Turquie, en Italie et en Espagne, mais ne comptons qu’une vingtaine de fermes de grossissement sur notre littoral. Il en va de même pour le très prisé turbot (Scophthalmus maximus), élevé en Europe depuis une trentaine d’années. Si la France est le premier producteur mondial de juvéniles, expédiés vers l’Europe ou la Chine, peu de turbots adultes assez gros, élevés dans des bassins à terre de la Bretagne nord aux Pyrénées-Atlantiques, arrivent sur le marché La production de bar (Dicentrarchus labrax) en Europe est passée de zéro à 50 000 tonnes entre 1980 et 2000. L’espèce illustre le paradoxe français. Sa technique d’élevage a été mise au point grâce aux recherches de l’Inra et de l’Ifremer, et les écloseries de France exportent des alevins partout en Europe, mais peu de poissons dans nos assiettes peuvent se vanter d’être “made in France”. L’élevage représente pourtant 55 % des volumes consommés. Quant au saumon, l’obtention de juvéniles pour le repeuplement a commencé dès les années 1970 en Norvège et en Écosse. L’évolution vers une production de masse s’est faite avec la maîtrise de l’élevage en pleine mer dans des cages immergées près des côtes. Depuis, on mange du saumon toute l’année. Cette espèce supporte une densité élevée dans les parcs, ce qui a entraîné bien des excès. La concentration des individus pratiquée par les industriels a des effets néfastes pour les poissons et le milieu marin. Les fjords de Norvège ont connu des épidémies de virus de l’anémie infectieuse du saumon. Les cheptels ont été décimés. Les traitements antibiotiques, le pesticide ainsi que les effluents de ces masses de poissons ont pollué les eaux et dégradé le milieu marin. L’élevage du saumon évoque alors celui du porc, avec les mêmes inconvénients quand il est pratiqué à grande échelle. L’alimentation de ces carnivores implique de recourir à la pêche minotière : d’autres espèces servent de fourrage. La nouvelle tendance est de leur substituer des farines et des huiles végétales pour éviter d’épuiser cette ressource. Car la pêche atteint ses limites. L’aquaculture permet de répondre au défi alimentaire que constitue une population en augmentation. Population, en outre, de plus en plus soucieuse de se nourrir sainement, et sensible au respect de l’environnement. L’impact de la pêche, qu’elle soit directement ou indirectement destinée à l’alimentation humaine, est considérable. La surexploitation des ressources est inhérente aux techniques employées. Les chalutiers et leurs filets géants capturent indifféremment toutes les espèces et toutes les tailles de poissons. Espèces menacées ou spécimens trop petits sont bien rejetés à la mer, mais ne survivent pas, alliant gâchis et pollution. Dans certaines zones, les poissons se regroupent pour se reproduire et sont capturés en masse, comme le bar en hiver en Manche et en mer du Nord. L’effet destructeur du chalutage sur les fonds marins, bien que difficile à mesurer, est indéniable. Les sédiments remis en suspension sont également nuisibles pour la biodiversité environnante. Quant à la pêche profonde, développée à la fin du XXe siècle pour compenser l’effondrement des ressources halieutiques de surface alors que la demande continuait à augmenter, elle a creusé les stocks en dix ans. Elle est aujourd’hui strictement réglementée pour protéger la ressource. L’élevage permet d’éviter la surpêche. C’est une autre façon d’aborder le problème : consommer du poisson, mais en le cultivant plutôt qu’en le prélevant dans les océans. L’argument en faveur de l’aquaculture est mathématique. Elle nécessite moins de nourriture pour obtenir un kilo de chair. Le poisson, animal à sang froid vivant dans l’eau, utilise moins d’énergie pour conserver sa température corporelle et constituer son ossature. Un boeuf et un poulet ne transforment respectivement que 5 et 25 % de la nourriture ingurgitée en protéines. Le rapport de conversion aliment chair est de 30 % pour une carpe d’élevage et peut atteindre 100 % chez le saumon ingurgitant farines et huiles de poisson. Le temps de l’élevage intensif sans souci de l’environnement est révolu. En Asie du Sud-Est, la crevetticulture de Penaeus monodon (crevette géante tigrée consommée par centaines de milliers de tonnes) s’est longtemps pratiquée sans égard pour la mangrove. Les eaux saumâtres ont été polluées, les herbiers sauvages dévastés, et des épidémies de maladies virales ont causé une mortalité massive chez les crevettes. À Madagascar, une production raisonnée met aujourd’hui tout en oeuvre, de la mangrove à l’assiette, pour produire mieux, en limitant l’impact environnemental. Le consommateur y trouve son compte : le Label rouge a été décerné à ces gambas pour leur saveur unique.
Lobbying à la Catalane
Dernièrement, j’ai participé à un séminaire à Barcelone qui était consacré au thème de la croissance. Et lors du dernier dîner, j’ai eu une conversation très intéressante avec un des participants. Il décrivait la manière dont les groupes d‘intérêt réussissent souvent à détourner l’intérêt général, et je dois dire que j’étais entièrement d’accord avec son propos. Les groupes de pression sont à mon sens un véritable fléau. Ils sont en effet caractérisés par le fait qu’ils représentent leurs propres membres et non pas toute la société. Lors de leurs négociations avec les autorités, que ce soit sur les taxes ou sur tout autre sujet, ils mettent donc toujours en avant les intérêts de leur propre groupe au détriment de ceux de l’ensemble de la société. Et c’est d’autant plus gênant qu’ils pèsent souvent de manière disproportionnée sur la gestion politique. Un lobby est en effet bien plus facile à réunir autour d’un thème précis que l’ensemble, forcément très divers, de la société. Chacun de ces groupes d’intérêt a beaucoup à gagner ou à perdre lors d’un changement de politique du gouvernement et n’hésitera donc pas à attirer l’attention des médias sur ce fait. En revanche, un groupe mal organisé, dont chaque membre a individuellement peu à gagner ou à perdre suite à cette même mesure, obtiendra de fait moins d’attention de la part des médias. Le contribuable en est un exemple typique et se fait donc bien moins entendre. La conséquence finale, c’est que chaque groupe d’intérêt parvient assez aisément à obtenir des avantages qui sont financés par le contribuable. Il en résulte une prolifération de subventions spécifiques et de baisses de TVA qui obligent le citoyen à payer des prix plus élevés parce qu’un secteur en particulier veut moins de concurrence. Et cet état de fait est d’autant plus grave que les groupes de ce type sont légion: agriculteurs, entreprises industrielles, médecins… Tous ces lobbies, en protégeant si bien leurs intérêts, contribuent tous à alourdir la facture finale. Ce séminaire m’a en tout cas bien plu, notamment pour son organisation sans faille. Je vous mets d’ailleurs en lien l’agence qui s’en est occupée, si vous êtes en quête d’une agence événementielle de qualité, que vous trouverez en suivant le lien : http://www.agence-seminaire-barcelone.fr
Agir pour la démocratie
Pour la démocratie, c’est une victoire, remportée alors que la France est encore sous le choc des terribles attentats islamistes subis il y a un mois et que le vote a eu lieu en plein Etat d’urgence. Certains dangers la menacent toutefois sérieusement : l’abstention, qui reste massive, et l’adhésion de plus en plus forte au parti et aux idées d’extrême-droite, notamment de la part des jeunes. En France comme ailleurs en Europe, c’est en effet au sein de la jeunesse que l’extrême droite nationaliste comme l’islamisme séduisent le plus et recrutent leurs forces vives, et ce pour plusieurs raisons. Tout d’abord, ils offrent une grille de lecture du monde. Alors que l’accès à l’information est de plus en plus aisé et que le monde ne perd pas en complexité, disposer d’éléments de compréhension est devenu un besoin impérieux pour ne pas sombrer dans la paranoïa ou l’angoisse paralysante. Ensuite, ils sont sincères : ils croient en ce qu’ils disent. Ils défendent des idées sinistres et violentes, mais ils y croient. En face de responsables politiques démocrates aux convictions trop souvent fluctuantes, cette sincérité plaît, notamment au sein de la jeunesse. De plus, ils ont pour eux de mettre leurs actes en accord avec leurs paroles. Les islamistes massacrent des Juifs, asservissent les femmes, tuent des libre-penseurs, combattent la laïcité et s’engagent pour étendre leur impérialisme. Les nationalistes discriminent, combattent la laïcité, tiennent des discours de haine, autorisent ou soutiennent les passages à l’acte violents. Alors que tant de promesses ne sont pas tenues, cette concordance entre paroles et actions, fussent-elles funeste, séduit. Par ailleurs, ils offrent une place aux jeunes. Une des députés FN est la benjamine de l’Assemblée Nationale, les tueurs de Toulouse, du musée juif de Bruxelles, de janvier et de novembre 2015 sont des jeunes. Leurs héros sont abjects, mais jeunes. Les jeunes démocrates, eux, peinent à se faire une place dans la vie économique, intellectuelle, artistique, sociale et politique, trop souvent verrouillée par des générations plus âgées. Enfin, ils proposent une formidable aventure, notamment à l’international. S’engager, pour les uns, aux côtés des nationalistes partout sur notre continent, ou de la Russie poutinienne pour défendre la chrétienté en Europe et ailleurs ; pour les autres, auprès des islamistes en Syrie, en Irak et au Mali pour créer un califat contemporain, sont des aventures internationales à visée historique. Alors que le déclassement individuel et collectif est une réalité vécue par un nombre toujours croissant de citoyens, ces aventures qui dépassent l’individu permettent de relever la tête, de retrouver de la dignité, de donner du sens aux souffrances d’aujourd’hui, du souffle et une perspective d’avenir. Aux jeunes comme aux autres, cela plaît. Face à cet état de fait, il est urgent pour la démocratie de passer à l’action. Elle ne doit plus être une incantation ou un concept creux, mais correspondre à des bénéfices tangibles, pour tous. Il est grand temps de relancer une grande aventure collective, de réinvestir la solidarité internationale, de tracer une perspective pour notre pays et notre continent qui soit fondée sur les valeurs de la démocratie, et de placer la jeunesse en son cœur. Cette grande aventure à vivre ensemble, cela pourrait être, par exemple, la constitution d’une identité et d’une société civile européennes à travers l’établissement d' »Erasmus Universel ». Cela signifierait la circulation de tous les étudiants et apprentis et de tous les élèves, du primaire au lycée, en Europe comme sur la rive sud de la Méditerranée. Concrètement, cela signifierait pour chaque élève, au cours de chaque cycle, une expérience à l’international : au primaire, un voyage de classe à l’étranger pendant une à deux semaines ; au collège, l’insertion dans une classe étrangère pendant une certaine période, par exemple un mois ; au lycée, un trimestre ou un semestre d’échange. Bien évidemment, cela s’accompagnerait de l’accueil, pour les mêmes durées, d’élèves étrangers. Un Service civil européen, notamment tourné vers les pays pauvres sur l’exemple des Peace Corps américains, pourrait également être mis en place. Désiré par la jeunesse, qui est à l’origine et au cœur de cette proposition, l’établissement d' »Erasmus Universel » permettrait de mettre en actes les valeurs de la démocratie et de lui redonner un souffle civilisationnel à même de faire reculer l’islamisme et l’extrême droite nationaliste, en France comme ailleurs en Europe. Pour la démocratie, il y a urgence.
Les défis de l’Europe et des migrations
Alors que l’Europe est en passe d’accueillir de nombreux réfugiés, les défis à relever apparaissent de plus en plus importants. Le premier concerne les conditions dans lesquelles l’accueil des réfugiés peut être mis en place. De toute évidence, les pays européens ont du agir dans l’urgence pour répondre aux besoins fondamentaux des réfugiés. Alors que l’hiver arrive, il apparaît clair que les mettre à l’abri dans des tentes n’est plus une solution d’accueil digne et acceptable. Bien sûr, la tâche est considérable. Plus d’un million de réfugiés ont trouvé refuge en Allemagne, destination privilégiée des migrants, pour la seule année 2015. Chaque individu – et je le sais d’après ma propre expérience, pour avoir travaillé avec des réfugiés venant de l’autre côté du rideau de fer – est un monde, parfois en proie à des problèmes de santé ou psychologiques, préoccupé par le sort des membres de sa famille restés au pays. Parce qui l’attend aussi dans son nouveau pays d’accueil que souvent il ne connaît absolument pas. Le deuxième est la capacité à surmonter au sein des Etats membres de l’UE – et notamment ceux d’Europe centrale- les désaccords sur la question migratoire. Plusieurs pays accusent la chancelière allemande Angela Merkel – certains ouvertement, d’autres plus modérément – d’avoir elle-même déclenché une vague de départs vers l’Europe par son message d’accueil inattendu de septembre. De fait, le magazine anglais Times a titré sur les « migrants de Merkel » tandis que, au sein de son propre parti politique, la CDU, et de son parti frère bavarois, la CSU, les débats soulevés par son action sont houleux. Malgré les appels à l’unité et à la solidarité de l’UE pour un « partage du fardeau », les querelles persistent. Au cours des dernières réunions de l’AJC à Berlin et à Bruxelles, il est apparu que parmi les 160 000 migrants disséminés par la Commission européenne dans les différents États membres, selon un plan de quotas obligatoires, seule une infime poignée ont effectivement rejoint jusqu’ici leurs nouvelles habitations. Certains pays membres résistent farouchement à cette politique. Ils insistent sur le fait qu’ils n’ont pas été consultés lors de la décision initiale et qu’ils doivent en priorité surmonter leurs difficultés sociales et économiques avant d’accueillir qui que ce soit. Le troisième est le problème sécuritaire – que l’on ne peut ignorer- provoqué par cette vague de migrations. Beaucoup de migrants n’ont pas suivi la procédure qui consistait à remplir dans les pays tiers une demande de statut de réfugié. Celle-ci devait logiquement être examinée par des fonctionnaires, qui, après approbation décidaient d’envoyer les réfugiés vers des des pays préparés pour les recevoir. Au contraire, le processus a été plutôt chaotique. Constitués en grande majorité d’hommes jeunes, les groupes de migrants ont rejoint les côtes européennes en très grand nombre souvent après un périple harassant, avec des papiers plus ou moins authentiques, voire sans papiers du tout. Comment les pays d’accueil pouvaient-ils alors vérifier leurs identités au cas par cas ? Par exemple, selon les rapports, un certain nombre de ceux qui prétendent être syriens ne le sont pas, mais déclarent l’être parce qu’une rumeur répandue sur les réseaux sociaux prétend que les Syriens ont plus de chances que les autres de voir leurs demandes d’asile acceptées en Europe. En outre, beaucoup craignent fortement que l’État islamique ou d’autres groupes terroristes infiltrent leurs militants dans ces vagues humaines, à l’aide de papiers d’identité volés ou contrefaits. Ces peurs ont pris une nouvelle ampleur après les attaques du 13 novembre qui ont fait 130 victimes à Paris. Deux des auteurs seraient arrivés en Europe par l’intermédiaire de la vague migratoire passée par la Grèce. De plus, il est à craindre que si la désillusion devait naître parmi certains nouveaux arrivants – disons, si la réalité ne correspondait pas à leurs attentes – les cellules djihadistes essaieraient d’en faire des combattants extérieurs ou des coopérateurs locaux. De nombreuses agences de sécurité européennes sont, de fait, dépassées par le défi que représentent les recruteurs et les milliers de suspects et de recruteurs à surveiller, particulièrement ceux qui ont voyagé en Irak ou en Syrie et en sont revenus. D’une manière générale, on ne dispose pas du personnel suffisant pour organiser une surveillance 24 h/24 et 7 j/7. Le partage des informations entre les États membres de l’UE est insuffisant, on assiste depuis de longues années à des débats peu concluants entre défenseurs des libertés publiques et partisans de mesures de sécurité plus intrusives. Par ailleurs, le financement parfois toléré d’activités salafistes ou extrémistes notamment par l’Arabie Saoudite pose également un vrai problème sécuritaire. Enfin, la coopération très limitée des services de renseignement turcs alors que leur pays est la destination favorite des terroristes étrangers en provenance et à destination de l’Irak et de la Syrie, ne facilite pas les choses. Renforcer davantage la politique sécuritaire de l’Europe sera, nous le savons déjà, un fardeau énorme pour des agences déjà surchargées. Jusqu’à présent, de nombreux États membres de l’UE ont eu des difficultés à intégrer les vagues de migrants en provenance du Moyen-Orient et d’Afrique du Nord. Les exemples ne manquent pas : Molenbeek en Belgique, Malmö en Suède et plusieurs banlieues de Paris…partout, des phénomènes de communautés marginalisées et désespérées ayant trop souvent abouti à des sociétés parallèles, à des cycles répétés de décrochage scolaire, générateurs de chômage et de violence, et ayant vu l’émergence de groupes religieux extrémistes. Il est d’ailleurs saisissant de constater qu’un certain nombre de combattants étrangers sont issus de la deuxième génération née en France, en Belgique ou au Royaume-Uni. Ils sont souvent peu familiarisés avec les principes chers aux pays occidentaux comme l’égalité femmes-hommes, la liberté de culte, la séparation de l’Eglise et de l’État, le pluralisme démocratique. Ils risquent d’avoir du mal à s’adapter à ce changement. Ainsi, lors d’une rencontre avec les réfugiés yézidis en Allemagne la semaine dernière, une délégation de l’AJC a entendu des témoignages terrifiants faisant état des persécutions endurées en Irak, mais aussi des difficultés rencontrées en Europe auprès des autres migrants qui ont apporté avec eux leur lot de préjugés contre cette communauté non-musulmane souvent pointée du doigt. Les Juifs d’Europe peuvent aussi légitimement redouter que l’antisémitisme des pays d’origine soit importé par les migrants, ajoutant à la « judéophobie » déjà croissante dans les sociétés européennes. Enfin, la migration paraît ne plus pouvoir s’arrêter tant est grand l’espoir de millions de personnes d’échapper à la guerre endémique, à la pauvreté et au désespoir au Moyen-Orient et en Afrique. Sans parler, bien sûr, du désir de ceux qui ont déjà l’Europe de retrouver les membres de leurs familles restés dans le pays qu’ils ont quittés. Nous l’avons vu, ces difficultés ont eu des conséquences dramatiques. Ce fut notamment le cas en France avec la montée des mouvements populistes qui mettent en doute la capacité et la volonté de l’Europe à contrôler ses propres frontières. Ainsi, l’Europe, qui, depuis la fin de la guerre, n’a connu que la paix et la coopération entre Etats est maintenant déstabilisée par une migration à grande échelle, des préoccupations sécuritaires grandissantes, des querelles internes, des mouvements d’extrême-droite ravivés. Mais également par des questions relatives à sa capacité de trouver des réponses efficaces pour définir l’identité des nations européennes dans les années à venir. Alors que l’Europe n’a jamais connu une aussi grave crise existentielle, en tant que défenseur des relations transatlantiques et « europhile » convaincu, je forme le vœu que ses dirigeants réussissent à surmonter efficacement tous ces défis.
Histoire et inhumanité de Chan Chan
A l’occasion d’un voyage de groupe au Pérou, la semaine dernière, j’ai découvert le site de Chan Chan, près de Trujillo. Je sais bien que le Pérou évoque essentiellement la civilisation inca, mais Chan Chan donne à découvrir une autre civilisation, et c’est pourquoi j’aimerais vous la présenter ici. Chan Chan était en effet la capitale des Indiens Chimú, qui régnèrent sur la région avant l’arrivée des incas vers 1470. La ville comptait alors des dizaines de milliers d’habitants (les estimations des archéologues varient entre 30 000 et 100 000) et le site montre aujourd’hui à quel point les cités d’Amérique du Sud étaient intelligemment pensées et agencées. On y trouvait des édifices religieux, des réservoirs d’eau, des cimetières, des maisons bien conçues, des jardins communaux et ce qui semble avoir été des bâtiments de stockage (probablement pour les récoltes et autres marchandises). On trouve aussi à Chan Chan neuf « citadelles », ou quartiers qui permettaient peut-être aux différentes classes sociales de vivre séparément. Les bâtiments, faits d’un mélange de pisé et de boue, sont décorés de motifs complexes. La majorité des Chimú qui habitaient à Chan Chan se consacraient à la pêche ou à la poterie. De nombreuses céramiques ont survécu, qui illustrent l’histoire de cette population et son mode de vie : on y voit des gens en train de pêcher ou encore des animaux importants dans cette culture, tels que singes, poissons et chiens. Il semble que les céramiques faisaient l’objet d’échanges avec d’autres tribus au sein d’un actif système de troc. Chan Chan est une ville unique : non seulement c’est la plus grande cité jamais construite en Amérique précolombienne, mais c’est aussi la plus grande ville de pisé au monde. Les Chimú y vécurent libres pendant plusieurs siècles avant d’être envahis par les Incas. Aujourd’hui, ce site est inscrit comme patrimoine de l’humanité. Il est en effet fragile, car le pisé est aisément endommagé par les éléments naturels, que ce soit le vent ou la pluie. De plus, l’endroit a malheureusement été négligé et abîmé au cours des derniers siècles, en particulier par les pilleurs désireux de vendre leurs trouvailles à des collectionneurs sans scrupules. Il a donc besoin d’être restauré et préservé, mais c’est tout de même un incroyable site à découvrir, si vous visitez un jour le Pérou. Et si vous optez pour le voyage de groupe, je vous recommande l’agence par laquelle ma femme et moi sommes passés. L’organisation était aux petits oignons. Plus d’informations sur le site qui offre ce voyage groupe.
Du hasard de l’artiste
Il semble parfois que l’artiste, et en particulier le philosophe, ne soit qu’un hasard dans son époque, qu’il n’y soit entré que comme un ermite, comme un voyageur égaré et resté en arrière. Qu’on se rende donc une fois bien compte combien Schopenhauer est grand, partout et en toutes choses, et combien l’effet produit par son œuvre est médiocre et absurde. Rien ne peut sembler plus humiliant pour un honnête homme de ce temps que de se rendre compte à quel point Schopenhauer y est une apparition fortuite et de quelles puissances, de quelles impuissances a dépendu l’échec de son action. Tout d’abord et longtemps il souffrit de l’absence de lecteurs; et c’est là une honte durable pour notre époque littéraire; ensuite, lorsque vinrent les lecteurs, ce fut le manque de conformité de ses premiers témoins publics; plus encore, à ce qu’il me semble, l’incompréhension de tous les hommes modernes vis-à-vis de tous les livres, car personne à l’heure qu’il est ne veut plus prendre les livres au sérieux. Peu à peu, un nouveau danger s’est ajouté aux autres, né des tentatives multiples qui ont été faites pour adapter Schopenhauer à la débilité du temps ou pour l’ajouter comme un élément étranger, une sorte de condiment agréable que l’on mêlerait aux mets quotidiens en guise de piment métaphysique. C’est de cette façon qu’il a été connu peu à peu et qu’il est devenu célèbre et je crois qu’il y a maintenant plus de gens qui connaissent son nom que celui d’Hegel. Et, malgré cela, il est encore un solitaire, malgré cela, jusqu’à présent, il n’a pas encore exercé d’influence. Ses véritables adversaires littéraires et les aboyeurs peuvent, moins que personne, revendiquer l’honneur d’avoir entravé cette renommée, d’une part, parce qu’il y a peu d’hommes qui aient la patience de le lire et, d’autre part, parce que ceux qui ont cette patience se trouvent directement amenés à Schopenhauer. Qui donc se laisserait empêcher par un ânier de monter un beau cheval, quel que soit l’éloge que celui-ci fasse de son âne aux dépens du cheval?
La France devient l’alliée d’Assad ?
Dimanche 27 septembre, les forces aériennes françaises ont effectué leurs premières frappes contre les djihadistes de l’EI « au nom de la légitime défense ». Le Point a par la suite effectué un sondage et 29.481 votants ont répondu à la question de savoir si « en frappant Daesh en Syrie, la France devient l’alliée implicite de Bachar el-Assad ». Si la France, les États-Unis, la Russie ont tous l’objectif de lutter contre la menace terroriste, leur vision de leur principal l’ennemi diffère toujours. L’approche russe, formulée une fois de plus par le Président russe Vladimir Poutine dans un entretien, est de soutenir le président syrien, chef d’Etat légitime, de renforcer les structures étatiques légales et de les aider à lutter contre le terrorisme tout en encourageant un dialogue positif avec la frange raisonnable de l’opposition sur des réformes politiques. Mais si la vision russe est d’éviter toute intervention dans la politique intérieure des Etats, car l’incitation à un coup d’Etat mènerait à une désintégration de toutes les institutions étatiques, comme c’est le cas en Lybie, en Irak ou en Ukraine, la France et les Etats-Unis disent ne pas vouloir discuter avec le dirigeant syrien. Pourtant, même si Barack Obama demande toujours le départ du chef de l’Etat syrien, il est moins catégorique dans ses propos. David Cameron et Angela Merkel ont quant à eux déjà infléchi leur position. Le président français François Hollande et le ministre des Affaires étrangères Laurent Fabius, quant à eux, ne cessent d’appeler au départ de Bachar el-Assad. Cependant, avec les frappes contre l’EI, l’approche française devient contradictoire. A la question de l’hebdomadaire Le Point de savoir si « en frappant Daesh en Syrie, la France devient l’alliée implicite de Bachar el-Assad », 60,9% des Français (17.971 sur 29.486 votants) ont répondu « oui ». David Thomson, journaliste à RFI et spécialiste du jihadisme français, a expliqué pour RFI en quoi consistaient ces contradictions. » Ces frappes font de la France un allié indirect du régime syrien puisqu’aujourd’hui, à Deir Ezzor et dans sa région, il n’y a que deux acteurs: le groupe Etat islamique qui assiège un réduit dans lequel se sont réfugiés depuis un an un millier de soldats syriens qui sont ravitaillés de nuit par hélicoptères. Donc, de fait, comme il n’y a que ces deux acteurs, attaquer l’organisation Etat islamique revient à faire de la France l’allié du régime de Bachar el-Assad », a-t-il expliqué.
Conférence de Londres sur l’économie
L’intensification des relations de service dans l’économie constitue, avec la globalisation, le grand changement structurel des activités productives. Ce processus de « tertiarisation » s’est traduit en particulier par l’importance accrue dans l’activité et l’emploi des services relationnels, c’est-à-dire les services basés sur l’interaction directe entre prestataire et destinataire (Roustang, 1987). Dans ce contexte, des innovations émanant de la société civile se sont manifestées dans toute l’Europe, prenant pour la plupart les formes associative et coopérative. L’importance prise par ces initiatives dans des domaines tels que la santé, les services sociaux, la culture et les loisirs atteste des enjeux associés dans les pays européens à une nouvelle dynamique d’économie solidaire. Cette contribution a d’abord pour objet de cerner cette réalité, mais elle souligne ensuite la confusion dont atteste le recours à différentes terminologies, reflétée dans les avancées et limites de la reconnaissance par l’Union européenne. Dans les pays Scandinaves, de nouvelles organisations ont montré une façon d’agir différente de celle des associations traditionnelles1. Se détournant d’une approche politique et culturelle hégémonique dans les années 1970, elles ont proposé dans les années 1980 « de nouvelles formes organisationnelles et des solutions aux problèmes sociaux locaux ». Parmi celles-ci figurent les organisations dites de « promoteurs de projets » au Danemark constituées à partir de l’implication forte d’une ou plusieurs personnes et les coopératives dans la garde d’enfants en Suède. Dans ce pays, en 1994, 1768 structures non municipales de garde étaient en fonctionnement accueillant. 12 % des enfants bénéficiant de structures d’accueil et parmi celles-ci 1020 étaient des coopératives de parents et 117 des coopératives de travailleurs (Pestoff, 1997, 1998). La forme coopérative et associative participe dans ce contexte autant à un redéploiement des services existants qu’à la création de nouveaux services. La « coopératisation » des services sociaux (Lorendahl, 1997 ; Pestoff, 1998) répond avant tout à une visée d’accroissement du rôle des usagers, tels les parents pour l’organisation de l’accueil de leurs enfants, et elle a été admise sous la pression des contraintes financières s’exerçant sur le secteur public. Source: séminaire Londres.