Vol de jour

Prendre les commandes d’un avion ? Ca, c’est fait ! Faire décoller, voler puis atterrir un appareil, voilà ce que j’ai appris à faire, pas plus tard qu’avant-hier. Bien entendu, ce n’était pas un gros Airbus mais un appareil plus modeste, mieux adapté à mes besoins : un Robin, un appareil très agréable qui m’a permis de m’initier en toute liberté. J’ai fait cette expérience à Lille en compagnie d’un pilote de ligne ayant près de 5000 heures de vol derrière lui. La question que vous vous posez forcément est : est-ce compliqué ? Eh bien, curieusement, la réponse est non. Piloter un petit appareil est vraiment à la portée du quidam, contrairement ce à quoi je m’attendais. Les moments les plus frappants restent, comme vous l’avez certainement deviné, le décollage et l’atterrissage. Mais une fois le premier passé et le second encore loin, c’est un parfait moment d’euphorie. Et encore, même le décollage n’est pas aussi inquiétant que ce à quoi je m’étais attendu. Comparativement à un décollage d’Airbus, on peut même dire que cela se fait dans le calme. Et quand l’appareil a retrouvé son assiette, la vue s’est véritablement révélée d’une beauté incomparable. Je prends toujours une place côté fenêtre lorsque je voyage en avion, mais là, le spectacle n’a rien à voir : non seulement parce que l’altitude, beaucoup plus faible du Robin, permet de profiter de chaque détail du paysage, mais aussi et sourtout parce que la verrière du Robin offre une vue panoramique de la terre, à des années-lumière du petit hublot d’un Airbus. Mais ce qu’il y a de plus hypnotisant dans cette expérience, ce n’est pas tant la vue que le pilotage en lui-même. En effet, le maniement du joystick est très enivrant. La légèreté de l’appareil fait que l’on ressent toutes les rafales de vent qui font osciller l’avion. Du coup, on a souvent l’impression de lutter contre le vent lorsqu’on change de direction. On ressent extrêmement bien les sensations délivrées par l’appareil. C’est assez difficile à décrire, mais c’est quelque chose d’intense. Assez pour qu’on en ressorte épuisé, en fait. Il faut tout de même maintenir le manche à balai tout du long, et même si ce dernier est assez souple, il réclame aussi un peu de force pour garder le cap. Bref, c’est une expérience phénoménale que je vous recommande de tester si vous en avez l’occasion. Si vous êtes intéressé, je vous mets la page qui m’a été bien utile pour mon vol à Lille. Davantage d’information sur ce stage de pilotage avion en suivant le lien.

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Les bikers pour Johnny

«Tout le monde est là pour lui. J’en ai la chair de poule. Quelle émotion mais qu’est-ce que ça fait du bien.» Michel fait partie des bikers qui ont pu participer au «dernier run» de Johnny Hallyday. Il est 10 heures, place Dauphine. C’est là que se sont donné rendez-vous entre plusieurs centaines de motards pour participer à la cérémonie d’hommage rendue à l’idole des jeunes décédée mercredi dernier. Comme tous ici présents, Michel a mis son plus beau blouson, fait briller plus que de coutume les chromes de sa puissance moto. «C’est un tel honneur d’accompagner Johnny une dernière fois, confie-t-il les larmes aux yeux. Depuis l’annonce de son décès, je l’écoute en boucle à la maison ou au guidon de mon Fat Boy». Il s’exécute en poussant la sono à fond. «C’est un grand moment d’émotion, renchérissent Nicole et John. Nous nous sommes rencontrés grâce à lui! Ses chansons nous font vibrer depuis 30 ans. Il nous a aussi transmis sa passion pour les belles motos. C’était important d’être là, pour lui.» » requiem pour un fou de rock’n’roll Ils sont de plus en plus nombreux à les rejoindre avant le départ en direction de l’Arc de Triomphe et la descente des Champs-Élysées. Les membres du service de sécurité s’activent alors que l’heure du départ approche. À la manœuvre, Stéphane Sahakian, le patron du HOG France, le Harley Owners Group. En tête du cortège, les Hells Angels reconnaissables à leurs couleurs. «Johnny aimait les Hells Angels: certains de nos frères travaillaient sur ses concerts d’où notre présence», précise Gérald du «chapitre Paris», la section de la capitale. «Johnny voulait absolument un T-shirt de membre, ce qui était absolument impossible. Il ne le comprenait pas – ce n’est pas le genre de personne habituée à ce qu’on lui dise non, poursuit Gérald en riant. Mais il nous aimait vraiment. C’est un hommage qu’on lui rend». Puis il reprend, plus sérieux: «Les Hells Angels, c’est le premier club ; alors aux événements motards, on se doit d’être là». «Je sais qu’il nous regarde de là-haut et qu’il est fier de nous» Éric, à son arrivée place de l’Étoile Tout à coup, des vrombissements sourds. Des sirènes et klaxons retentissent. Le signal est donné. Le cortège s’élance derrière le convoi funéraire qui remonte l’avenue Foch en direction de la place de l’Étoile. En tête, les Hells. Pas question de les doubler: les «prospects» veuillent et le rappelle gentiment mais fermement à ceux qui tentent de s’incruster. Finalement, tout le monde se met en branle dans une ambiance bon enfant. Le public se presse sur les bords de l’avenue pour admirer les motos. Les appareils photo crépitent et à chaque arrêt du cortège, la foule paraît grossir. Le service d’ordre veille. L’arrivée à l’Arc de triomphe est impressionnante. «Jamais je n’aurais cru pouvoir avoir cette sensation, confie Éric. Je sens des ondes positives. Je sais qu’il nous regarde de là-haut et qu’il est fier de nous.» Lui aussi fait partie des chanceux qui ont pu s’inscrire auprès de leur concession seule condition pour participer. «Je trouve lamentable qu’Harley se soit approprié cet événement et en faire une vaste opération marketing, déplore Titi, le président de la Fédération des bikers de France. Cet hommage devait être ouvert à tous les bikers, sans exception. Ce constructeur a failli gâcher la fête. C’est lamentable.» Une critique que Stéphane Sahakian, patron du HOG France, minimise. «Nous avons une grande maîtrise dans l’organisation de ce type de rassemblement. J’ai pris contact avec la préfecture de Paris qui a limité le nombre de participants pour des raisons de sécurité. Mais il n’y a aucune discrimination de notre part», assure-t-il.