La medersa de Marrakech

Je me déplace rarement, et je préfère rester concentrer sur la Belgique. Mais j’ai eu l’opportunité de découvrir Marrakech lors d’un séminaire, et surtout de tomber amoureux d’un lieu, la Medersa. C’est un lieu hautement intéressant, et typique, qui nous plonge dans le Maroc d’aujourd’hui, mais aussi d’hier. Ancienne Capitale du Maroc, Marrakech est dominée par la couleur rouge, issue du sol de la région, présente dans les matériaux de construction. Une légende veut que la mosquée de Koutoubia, construite par les sultans almohades au XIIème siècle, ait été placée directement dans le cœur de la ville. Tant de sang aurait coulé que les murs et les édifices de la ville auraient été définitivement teintés. La medersa Ali ben Youssef fut construite au XIVème siècle pour former des étudiants à la théologie et à la loi coranique. Il s’agissait de l’une des premières universités coraniques du pays et la plus grande. Elle aurait accueilli jusqu’à 800 élèves. Au XVIème siècle, elle fut entièrement restaurée par Abdallah el-Ghalib de la dynastie saadienne, composée d’Arabes du Sud du Maroc prétendant descendre du prophète Mahomet. La dynastie s’empara de Marrakech en 1525, expulsa les sultans qui y régnaient et remporta une victoire décisive sur les Portugais, qui avaient organisé une croisade contre elle en 1578. La medersa fut baptisée l’honneur d’un Saint homme musulman, Sidi Youssef lbn Ali. Elle possède des décors saadiens probablement réalisés par des artisans venus d’Espagne. Les minuscules chambres des étudiants sont disposées autour d’une cour centrale ouverte dotée d’un bassin. Un trouve également une salle de prière aux belles proportions. Les murs sont ornés de mosaïques, d’arches en stuc et de dessins de pommes de pin et portent des citations du Coran. Les étudiants suivaient également un enseignement dans la mosquée Ben Youssef voisine, qui fut restaurée par les Saadiens puis reconstruite au XIXème siècle. La rnedersa est ouverte au public, en revanche, les non-musulmans ne peuvent entrer dans la mosquée. Les tombeaux des sultans saadiens ainsi que leur palais en ruine, El Badi, sont cependant ouverts au public. J’ai été très impressionné par l’architecture, et le contexte même si je ne suis pas musulman. Ce séminaire à Marrakech a dont été pour moi une très belle découverte.