Ô jour frabieux ! Les néerlandais sont restés du côté des hommes politiques raisonnables : le parti de Geert Wilders n’a au final gagné que quatre sièges Cette élection était importante, parce que selon les experts, elle était censée être le baromètre de la montée du populisme en Europe. Et le résultat n’est pas aussi catastrophique que ce qu’on nous avait annoncé, au final ! Reste à comprendre pourquoi.
La semaine dernière, j’ai fait un incentive à Marrakech où nous avons évoqué cette percée du populisme en Europe. La plupart de mes collègues pensaient qu’il n’y avait rien à faire pour endiguer le phénomène. Après le Brexit, il leur semblait inéluctable que ce populisme fasse tache d’encre partout en Europe. Mais même si je comprenais leur raisonnement, je n’étais pas d’accord avec eux : pour moi, la vague populiste peut n’emporter que les pays anglo-saxons et être encore contrée en Europe.
Ces élections néerlandaises sont intéressantes, parce qu’elles montrent une fois de plus l’incapacité totale des sondages à prédire le moindre résultat. Ces derniers prédisaient au parti anti-islam un score deux fois supérieur à celui qu’il a finalement obtenu ! Mais ces sondages ne sont pas inutiles : ceux-ci ont eu une forte incidence sur l’élection. Il est en effet fort probable que ces sondages aient joué un rôle important dans la participation massive des électeurs néerlandais à ce scrutin. Certains ne considèrent les sondages que comme un simple baromètre, mais force est de constater qu’ils sont bien plus. En physique quantique, le simple fait d’observer un élément modifie le comportement de ce dernier. Et il en va de même en politique : les sondages ont le pouvoir de modifier les comportements des électeurs. C’est pourquoi les sondages ne sont plus capables de prédire les résultats : les résultats populistes qu’ils prédisent ont pour effet de mobiliser les électeurs qui ne veulent pas de ces résultats. Il reste à espérer que leur influence sera aussi forte pour nos élections…
Au fait, j’ai bien apprécié cet incentive au Maroc. Si vous ne connaissez pas la destination, je vous invite vraiment à découvrir ! Je vous mets en lien le site de l’agence qui s’en est occupée, si vous souhaitez en savoir plus.
Archives mensuelles : juin 2018
Les algues alimentaires en France
En France, la filière des algues est composée de plusieurs branches qui appartiennent à différents domaines : l’agroalimentaire (additifs alimentaires), la pharmaceutique, la cosmétique, l’alimentation humaine, l’agriculture (agrofournitures, alimentation animale), les bioénergies… Ces branches ont des degrés de maturité différents, ainsi que des besoins en termes de volumes, d’espèces et de qualité de matière première très variables. Ces activités sont principalement localisées en Bretagne, qui reste la première zone de production des différentes espèces actuellement exploitées. Le projet IDEALG explore les différents maillons de la filière, de l’amont à l’aval, dans un objectif final de développer durablement la filière et de proposer des innovations associées aux algues dans plusieurs domaines. Le Pôle halieutique AGROCAMPUS OUEST est impliqué dans la recherche d’une valorisation pour l’alimentation humaine dans le cadre de ce projet. Pour les producteurs récoltants, il s’agit d’une biomasse diversifiée et de qualité, naturellement disponible sur le littoral breton. Actuellement, la quantité récoltée pour l’alimentation humaine est limitée par la ressource. Mais les apports pourraient augmenter notamment grâce à l’algoculture. Cette activité possède un potentiel de développement intéressant, qui cible un petit nombre d’espèces choisies selon leurs intérêts commerciaux, et la faisabilité technique de leur culture. De plus, le choix du secteur alimentaire apporte une rémunération intermédiaire, entre l’industrie des phycocolloïdes (des prix faibles pour de gros volumes), et les marchés de niche comme la cosmétique (des prix élevés pour de faibles volumes) (Mesnildrey et al., 2012). Depuis quelques années, le marché des algues alimentaires est bousculé par l’arrivée de la restauration japonaise en France. Elle apporte de nouveaux produits exotiques qui contiennent des algues, comme les sushis (terme générique). Cette cuisine, jouissant d’un grand succès, a permis de faire découvrir l’algue à de nombreux français. Un créneau semble se dessiner pour les produits bretons qui pourraient profiter du succès cette cuisine, et d’une volonté exprimée par de plus en plus de consommateurs de revenir vers des produits locaux, naturels et sains. Les professionnels ont amorcé des actions pour élargir le panel de consommateurs, et de nombreux efforts sont faits pour remettre ces produits aux goûts du jour. Pour autant, très peu d’informations sont disponibles sur la consommation des algues, aucune étude à grande échelle n’a jamais été menée en France. Afin de pouvoir développer avec cohérence cette filière prometteuse, il serait particulièrement intéressant de connaître les caractéristiques de consommation des algues alimentaires.