Kiev en demande toujours plus

L’Union européenne ne s’empresse pas de remplir les promesses faites à l’Ukraine et s’attend visiblement à ce que Kiev confirme son attachement à la politique de réformes politiques et économiques, constate un journal américain. Lors du sommet Ukraine-UE lundi 27 avril, les parties chercheront à limiter l' »érosion de la confiance » qui s’est formée entre Kiev et ses partenaires occidentaux, mais il ne faut pas s’attendre à des progrès rapides dans leurs relations, écrit le Wall Street Journal (WSJ). « Déjà évidente, la tension s’est encore accentuée avec la signature des accords de Minsk en février dernier », lit-on dans l’article. Selon le journal, les chefs d’Etat et de gouvernement de l’Union européenne doutent que l’Ukraine respecte ses engagements politiques et économiques. Les Européens supposent qu’un tel comportement de Kiev ne fera qu’aggraver le désastre économique dans lequel se trouve le pays. Et dans ce cas de figure, les 3,22 milliards de dollars prêtés par l’UE ne seront jamais remboursés. De son côté, Kiev est aussi déçu par l’attitude de l’Union européenne, note le WSJ. L’absence de tout progrès dans l’octroi d’un régime sans visas à l’Ukraine, des divergences ouvertes au sein de l’UE sur les sanctions antirusses, ainsi que l’incertitude de l’Europe concernant le pacte commercial bilatéral plongent Kiev dans les doutes quant à la disposition de l’UE à honorer ses engagements. L’expert à la Fondation Carnegie Europe à Bruxelles Ulrich Speck estime qu’à présent, l’Occident veut savoir exactement où va l’Ukraine et si elle est déterminée à mener à bien les réformes et peut être un partenaire réel. Quoi qu’il en soit, il y a sans doute tout un fossé entre les attentes des autorités ukrainiennes et ce que l’Union européenne est prête à donner, souligne le journal américain. D’après le WSJ, les perspectives de progrès rapides dans les relations entre l’Ukraine et l’Europe sont plutôt vagues.

Quand Blackstone finance l’Ukraine

Le fonds d’investissement américain Blackstone devrait conseiller les créanciers privés de Kiev. Selon une information révélée lundi par le Financial Times, ces derniers devraient être assistés pour les négociations sur la restructuration de la dette du pays. Les créanciers privés de l’Ukraine, qui contrôlent environ 50% des obligations internationales de l’Ukraine, ont formé un groupe afin de peser dans les discussions sur les modalités de restructuration des 15 milliards de dollars de dette du pays qu’ils détiennent. Devant des discussions qui s’annoncent serrées, ils ont également fait appel aux conseillers du fonds d’investissement américain Blackstone, rapporte le Financial Times. Cette révélation fait suite à l’annonce, par la ministre ukrainienne des Finances Natalie Jaresko, de futures « consultations » avec les créanciers. Son but est de dégager un allègement de la dette ukrainienne de 15 milliards de dollars sur 4 ans. La ministre doit se rendre cette semaine aux États-Unis et en Grande-Bretagne pour y rencontrer les créanciers de Kiev, alors que la dette du pays a atteint 70 milliards de dollars en 2014 et devrait exploser cette année. La restructuration de la dette ukrainienne est pourtant déjà partie prenante d’un plan d’aide internationale global qui pourrait s’élever à 40 milliards de dollars. Dans le cadre de ce plan, le Fonds monétaire international a approuvé mercredi un prêt s’élevant, au total, à 17,5 milliards de dollars sur quatre ans. L’Ukraine en a touché vendredi la première tranche, d’un montant de 5 milliards de dollars.