Dis ans après, c’est la merde ? Force est de constater que l’intervention américaine dans le Golf s’est soldé par un échec à long terme, même si le pays est libéré d’un dictateur. Les djihadistes approchent, avec la volonté de créer un Etat islamique dans la région, et avec une volonté à couper toutes les têtes qui dépassent. La résultante est simple, les dictateurs, comme Bachard Al Assad, peuvent dormir sur leurs deux oreilles, car aucun pays occidental ne viendra les bousculer pour avoir l’islamisme radical en remplacement. La messe est dite. Bagdad toujours plus proche. Ce jeudi soir, des insurgés ont pris deux secteurs au nord-est de la capitale, selon des officiers irakiens. Ce sont les localités de Jalawla et de Saadiyah, à quelque 100 kilomètres de Bagdad qui sont désormais sous contrôle rebelle. Les officiers n’ont pas encore précisé s’il s’agissait du groupe de l’Etat islamique en Irak et au Levant. Mais jusqu’ici, cette mouvance sunnite radicale se rapprochait de plus en plus de Bagdad, s’emparant de nouvelles localités. Dans la journée, l’EIIL avait pris le contrôle de la cité de Dhoulouiya, à 90 km au nord et avait appelé ses partisans à avancer sur Badgad. Une progression plus qu’inquiétante après la prise ces derniers jours de la ville de Mossoul et sa province, Ninive, ainsi que de plusieurs régions la province de Kirkouk et de Salaheddine. Ce déploiement «préventif» pourrait préfigurer la création d’une zone tampon face aux djihadistes, qui y regarderont à deux fois avant d’affronter ces robustes guerriers. Ces zones reviendront-elles un jour dans le giron du gouvernement central? Rien n’est moins sûr. Même si les Kurdes font état de «contacts permanents» avec Bagdad, leur progression ne s’est certainement pas faite avec l’assentiment du premier ministre Nouri al-Maliki, avec lequel les Kurdes ont d’exécrables relations. Une chose est sûre: cette poussée djihadiste et kurde accroît dangereusement la dislocation du pays. En effet, les rebelles sunnites menés par les djihadistes ont encore progressé dans la province d’al-Anbar, frontalière de la Syrie, ainsi que dans celle de Diyala, au nord-est de Bagdad, s’emparant jeudi soir de deux secteurs. Ils ont profité de l’étau militaire qui s’est desserré autour de Ramadi, qu’ils occupent partiellement, pour avancer près de Habbaniya, Hit et Haditha. Ils ont encore réussi à s’emparer de Doulouhiya, à 90 km seulement de la capitale. Retrouvez les dernières news sur le sujet sur le site du Monde.