L’eau constitue non seulement un défi opérationnel et un élément de coût dans l’industrie, mais également une opportunité de croissance étant donné que les mesures incitatives visant à réduire au minimum l’utilisation de l’eau (qui comprend l’utilisation et le recyclage des eaux usées) sont des économies de coût et une moindre dépendance vis-à-vis des ressources en eau. L’industrie doit « produire plus avec moins de ressources », ce qui dans le cas de l’eau est synonyme de fonctionner à sec. Étant donné que la réduction des besoins en eau douce a pour corolaire une diminution des rejets d’eaux usées, les initiatives de pollution plus écologiques qui visent à réduire l’utilisation de l’eau dans l’ensemble, à fermer le cycle de l’eau, à éliminer les rejets d’eaux usées (zéro rejet), et à réduire ou éliminer les solvants et produits chimiques toxiques, ont un important rôle à jouer. Une production plus propre par l’intermédiaire de l’industrie verte crée de la valeur en réduisant les coûts opérationnels grâce à l’élimination des inefficacités à travers la stratégie des 3R (réduire, recycler, réutiliser), ce qui contribue également à limiter les impacts sur l’environnement. Par exemple, le programme de Transfert de technologies respectueuses de l’environnement (TEST) de l’ONUDI a ciblé la pollution des eaux usées d’origine industrielle sur le fleuve Danube, avec pour objectif l’amélioration de l’efficacité de l’eau et la réduction des rejets d’eaux usées, en analysant les questions et problèmes et en présentant des solutions de production moins polluantes et des technologies nouvelles il s’est avéré que l’efficience dans l’utilisation des ressources et l’amélioration de la performance environnementale génèrent des avantages économiques pour certaines PME. Plus généralement, une production plus propre occupe une place importante dans l’écologie industrielle, qui comprend aussi la lutte contre la pollution, l’éco-efficacité, la philosophie du cycle de vie et la production en boucle fermée. Elles permettent l’identification des possibilités de renforcement de l’efficience dans l’utilisation des ressources et des activités à valeur ajoutée. Le but ultime est d’atteindre le taux de rejets zéro ; la situation dans laquelle toute l’eau est recyclée dans une usine ou vendue à une autre et la seule consommation s’effectue par évaporation, ce qui en théorie signifie que toutes les eaux usées sont utilisées ou recyclées et qu’il n’y a pas de rejets (à l’exception des pertes mineures). À ce stade, le prélèvement d’eau (apport) correspond à la consommation. Toutefois, le Paradoxe Jevons peut intervenir : comme l’efficacité de l’eau s’améliore, l’utilisation globale des ressources en eau peut en effet augmenter, avec des coûts de production plus faibles pour une production industrielle améliorée. Une fois que l’industrie connait son empreinte sur l’eau et sa généalogie, elle peut orienter sa production d’eaux usées de manière à rechercher des possibilités de réutilisation et de recyclage de l’eau. En outre, elle peut étendre ses efforts visant la neutralité de l’eau, ce qui signifie qu’après que l’industrie s’est efforcée d’utiliser ou de recycler ses eaux usées, les effets négatifs de la pollution de l’eau restante peuvent être compensés en investissant dans des projets qui favorisent la gestion durable de l’eau (c’est-à-dire le traitement des eaux usées) dans les environnements locaux. Ainsi, les eaux usées pourraient également être considérées comme ressource pour la promotion des investissements.