Quand on copie même des avions de chasse

La copie est la marque de fabrique de la Chine. Et Le J-31/FC-31 ne semble pas échapper à la règle : il présente un aspect général qui rappelle curieusement les F-35 et F-22 américains. Plusieurs observateurs internationaux suspectent d’ailleurs que son développement ait été rendu possible par de l’espionnage industriel et des vols de fichiers auprès des constructeurs américains. Des soupçons qui seraient confirmés par les documents divulgués par Edward Snowden, selon le journal allemand Der Spiegel. Si la Chine a formellement démenti ces accusations ces derniers jours, on sait que les informations de Snowden se sont toujours révélées exactes jusqu’à présent. Cependant, si l’aspect du J-31 est désormais connu, ses performances en matière de furtivité ne le sont pas encore, qu’il s’agisse de la conception en elle-même (pour minimiser les signaux radars ou infrarouges) ou des revêtements antiradar. Il est cependant fort à parier que le modèle séduise de nombreux pays. La Chine ne cesse de moderniser ses équipements militaires, et compte rapidement devenir une puissance mondiale de premier plan, capable non seulement de défendre ses intérets sur tous les plans (terre, air, mer) mais également de vendre son savoir-faire comme le font la France, l’Europe, les Etats-Unis ou la Russie. Désireuse de véhiculer une image de puissance, la Chine a en ce sens augmenté ses dépenses militaires jusqu’à 160 milliards de dollars en 2015. Selon le consultant de la Défense IHS Jane’s, ce montant est plus élevé que les budgets réunis du Royaume-Uni, de la France et de l’Allemagne ! Mais la Chine pourrait également bénéficier d’une aide précieuse pour vendre son J-31. La Russie est en effet intéressée à encourager l’exportation de l’avion chinois, de sorte qu’il devienne, avec l’avion Su-T 50, concurrent du coûteux appareil américain le F-35. Le J-31 est en effet certes une alternative plus modeste du point de vue avionique, mais est à 60% du prix d’un F-35 américain. Lors de la démonstration en vol de l’appareil en novembre dernier, plusieurs observateurs ont noté des problèmes d’aérodynamisme, l’appareil piquant du nez lors des manoeuvres et le pilote se reposant trop souvent sur la postcombustion pour conserver son altitude, et ce malgré une configuration à vide, la plus légère possible. Ces problèmes ont entâché ce qui aurait dû être une démonstration de force de la part de la Chine à l’attention des autres grands acteurs internationaux. Mais si ces défauts de conception sont corrigés, le J-31 est certainement promis à un avenir brillant et pourrait compromettre le succès du coûteux F-35. Affaire à suivre. Source : Vol en L-39