Réalité virtuelle contre phobie bien réelle

Le monde virtuel à la rescousse des phobies. Peur des araignées, peur des hauteurs, peur en avion, la 3D peut vous aider. Jusqu’à très récemment, l’immersion des individus dans un monde virtuel a souvent été considérée comme dangereuse voire néfaste si l’on se fie aux nombreux discours et études scientifiques concernant les effets potentiels de certains jeux vidéos sur la personnalité du joueur. Ils amèneraient par un phénomène d’identification à reproduire dans le réel les comportements violents ou malsains vus ou « vécus » dans le virtuel.

A l’inverse, le monde scientifique et médical a lui su tirer parti de cette confusion entre monde réel et virtuel qu’est capable d’induire un système informatique de pointe, ceci à des fins thérapeutiques. Nous prendrons l’adjectif thérapeutique dans un sens large, à savoir tout ce qui peut aider le patient à guérir ses maux quels qu’ils soient, de façon directe ou indirecte.

La réalité virtuelle n’était au départ pas destinée à être utilisée à des fins thérapeutiques. Le casque HMD permettant la vue en 3D d’une scène a été créé en 1968, et les gants Dataglove, équipés de capteurs, ont été eux inventés en 1977. Entre ces deux dates, le casque a surtout été utilisé à des fins artistiques.

Ce n’est que dans les années 1980 que l’équipement a commencé à être utilisé par la NASA en tant qu’outil d’entraînement et par les militaires pour simuler respectivement la conduite de navettes, de tanks et d’hélicoptères. Dès lors, et surtout à partir du début des années 1990, le champ des applications possibles s’est progressivement élargi vers le médical. Les simulateurs de vols ont été généralisés et ont ainsi pu servir à pallier les peurs de l’avion.

D’après des études récentes, les résultats obtenus à l’aide des TRV sont similaires à ceux des thérapies traditionnelles. Lors des séances on peut même parfois noter des « cybermalaises », preuves de l’impact de la thérapie sur le patient. Par ailleurs, les jeunes patients, ainsi que les patients réfractaires aux thérapies traditionnelles, sont très réceptifs à ce type de thérapies qui peuvent sembler plus ludiques et donc moins stigmatisantes.

Plus d’un Français sur dix a peur de monter dans un avion. Cela est du principalement au fait que l’avion est un engin techniquement inconnu pour les passagers, de taille importante, et hors du contact avec la terre ferme. La plupart du temps, le décollage et l’atterrissage sont les moments du vol les plus pénibles pour ces phobiques de l’air.

Pour guérir cela, le patient peut suivre un stage anti stress pour vaincre sa peur de l’avion. Il est placé en situation de pilote dans un simulateur de vol professionnel, assisté d’un copilote, également psychologue, qui lui explique toutes les manœuvres de vol et les fonctions aérodynamiques de l’avion. L’objectif est de permettre la compréhension afin de rassurer.

Cette technique s’appuie sur les modèles de simulation de vol qui ont déjà fait leurs preuves sur les pilotes.